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Environnement Moins de paille et de curage, mais plus de MS avec le Dac

Quelle est l’incidence des conditions de logement et des modalités d’alimentation sur la gestion des litières et la valeur fertilisante du fumier des truies en gestation ? Éléments de réponse grâce à une étude menée par les Chambres d’agriculture de Bretagne, l’Afssa et l’Inra.

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La conduite des truies gestantes sur litière a deux avantages :
leur fournir des matériaux manipulables et atténuer les effets
de frustration alimentaire liée au rationnement. »
(© Terre-net Média)

Les truies en gestation sont très souvent élevées sur litière. Cette conduite a deux avantages : d’une part, elle permet de réponse à une directive européenne imposant la fourniture de matériaux manipulables pour le bien-être des animaux ; d’autre part, elle atténue fortement les effets de frustration alimentaire liée au rationnement, comme l’a démontré une étude menée en 2000.

Différences

Reste que d’un élevage à l’autre, le volume de paille amené varie énormément. « Cette variation est associée à des différences dans les conditions de logement, telles que la taille du groupe, mais aussi dans les modalités d’alimentation », expliquait en février 2010 Frédéric Paboeuf (Chambre d’agriculture de Bretagne).

Le spécialiste « élevage » était venu présenter un poster sur une étude menée en partenariat avec l’Afssa et l’Inra, à l’occasion des 42e Jrp qui se tenaient à Paris. Objectif de cette étude : définir l’impact des conditions de logement et des modalités d’alimentation sur la gestion des litières et la valeur fertilisante du fumier obtenu.

Réfectoire ou Dac

Pour mener à bien cette étude, 16 bandes de truies gestantes ont été suivies. Entre le sevrage et l’entrée en maternité, deux lots ont été constitués :

En fonction de la dégradation de la litière, les apports de paille étaient renouvelés, tandis que les quantités d’eau et d’aliments distribués étaient enregistrées pour chaque case, tout comme les fréquences et les quantités de litière et de fumier. Enfin, les fumiers ont été analysés pour en déterminer les valeurs fertilisantes « et les rejets en azote, phosphore et potasse ont été comparés à ceux calculés, à partir des flux d'aliments et du gain de poids des truies, par la méthode du bilan simplifié du Corpen ».

Moins de paille avec le Dac

Les résultats montrent sans équivoque que le mode Dac réduit les apports de paille et la fréquence des curages avec respectivement 15,4 apports/bande contre 21,7 et 1,2 curage contre 3,3. « On retrouve également une consommation en carburant inférieure, liée à une moindre manutention car le mode " Dac " avait des besoins en paille significativement inférieurs au mode " réfectoire ", avec 190 kg par truie contre 282. »

À noter également que la production d’éléments fertilisants était plus élevée pour le mode « réfectoire » du fait de l'utilisation d'une quantité plus importante de paille.

Et moins de fumier aussi

Même tendance au niveau des quantités de fumier produites : le mode « Dac » a généré 635 kg/truie de fumier contre 1.048 kg pour le mode « réfectoire ». De plus, la teneur en matière sèche était également plus élevée (26,4 %) avec le Dac (23 %) : « cet écart de teneur en matière sèche s’expliquait en partie par le niveau d’abreuvement des truies, la consommation en eau des animaux au Dac étant significativement inférieure à celle des individus au mode réfectoire : 8,6 litres par jour, contre 12,6 litres ».

En conclusion, cette étude met en évidence que le besoin en paille et la production de fumier varient largement selon le mode de logement (surface par animal et taille du groupe), d'alimentation et d'abreuvement des truies (deux repas quotidiens ou Dac). « Ces facteurs influencent le comportement des animaux vis-à-vis de la litière. Cette étude montre également que la production d’éléments fertilisants augmente avec la quantité de paille apportée aux animaux. »

Pour aller plus loin : www.itp.asso.fr.

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